Seine-Maritime : pourquoi les prix de l’immobilier continuent de grimper
Rouen et Le Havre illustrent deux visages différents du marché immobilier en 2024. Si l’un souffre d’une offre trop faible, l’autre commence à bénéficier d’un rééquilibrage. Mais partout en Seine-Maritime, les prix restent orientés à la hausse.
📉 À Rouen, un marché locatif toujours plus tendu
Pour les étudiants et jeunes actifs qui cherchent à se loger à Rouen, la rentrée 2024 s’annonce encore compliquée. D’après les derniers chiffres, le nombre de logements à louer dans la capitale normande a chuté de 4,8 % entre janvier et septembre par rapport à la même période en 2023.
Un recul de l’offre qui n’est pas sans conséquence : le loyer moyen atteint désormais 15,4 €/m², soit l’un des plus élevés de toute la région. En moyenne, les locataires doivent débourser environ 638 € par mois pour un appartement de 53 m².
Cette tension locative s’explique par une demande toujours forte, alimentée par la population étudiante, mais aussi par l’attractivité croissante de la ville pour les actifs franciliens en quête d’un meilleur cadre de vie. Résultat : les prix continuent de grimper, au détriment des Rouennais aux revenus modestes.
📈 Le Havre : l’exception qui confirme la règle
À l’inverse, Le Havre présente un visage plus apaisé du marché locatif. La ville affiche une progression de 9,2 % de logements disponibles à la location sur la même période, une performance rare en Normandie cette année.
Cette évolution a permis de limiter la hausse des loyers, qui restent parmi les plus accessibles de la région : 13,3 €/m² en moyenne. L’offre locative plus abondante contribue à contenir la pression, et attire notamment les primo-arrivants et jeunes familles.
Même constat sur le marché de la vente : le nombre de biens mis sur le marché a bondi de 17,3 % en un an, favorisant une hausse modérée des prix, limitée à 1,5 %.
🏙️ Une pression toujours forte sur les prix
Malgré des signaux de détente sur certains segments, les prix immobiliers continuent d’augmenter dans toute la Seine-Maritime, tirés par la demande persistante des acheteurs extérieurs — notamment Parisiens — qui voient la région comme une alternative plus accessible à l’Île-de-France.
À Rouen, cette pression se traduit par une hausse des prix à la vente, dans des proportions comparables à celles observées au Havre (+1,5 % en un an). Mais la différence réside dans la disponibilité des biens : alors que Le Havre parvient à alimenter le marché, Rouen peine à suivre la demande.
💡 Des signaux d’espoir ?
Malgré la tension persistante, certains facteurs pourraient contribuer à un ralentissement de la hausse des prix dans les mois à venir. Depuis septembre, la baisse de l’inflation et la diminution des taux de crédit immobilier offrent une respiration bienvenue pour les ménages locaux, en particulier ceux qui souhaitent accéder à la propriété.
Reste à savoir si cette embellie économique suffira à rééquilibrer un marché où l’offre reste insuffisante dans certaines villes, et la concurrence toujours aussi vive.