Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) joue un rôle de plus en plus important sur le marché immobilier notamment en Normandie, dans le secteur de l’immobilier ancien. Ces dernières années, plusieurs facteurs ont conduit à une prise de conscience accrue de l’impact énergétique des bâtiments, tant sur l’environnement que sur les coûts de chauffage pour les occupants. Cela a conduit à une tendance où les performances énergétiques des biens immobiliers, mesurées par le DPE, influencent directement les prix de l’immobilier, en particulier pour les logements anciens.
1. Le DPE comme critère de plus en plus déterminant
Le DPE classe les biens immobiliers en fonction de leur consommation d’énergie, de A (très performant) à G (très énergivore). Un bien classé F ou G, en particulier, peut voir sa valeur considérablement affectée. De plus, la réglementation sur la performance énergétique s’est durcie ces dernières années, avec des échéances de rénovation de plus en plus proches pour les logements mal classés.
En 2023, par exemple, les biens immobiliers classés F ou G sont devenus moins attractifs en raison des nouvelles législations, telles que l’interdiction de les louer à partir de 2025 (les « passoires énergétiques »). Cela pousse les acheteurs à prendre en compte le coût futur des travaux de rénovation nécessaires pour améliorer la performance énergétique du bien. De ce fait, les prix des biens mal classés chutent.
2. Impact sur le prix de l’immobilier ancien
Les propriétaires d’immeubles anciens qui possèdent des biens énergivores doivent souvent réduire leurs prix pour compenser l’ampleur des travaux de rénovation nécessaires. De manière générale, les logements bien classés (A, B, C) ont tendance à mieux se vendre, voire à voir leur prix augmenter, car ils garantissent des économies sur les factures énergétiques et sont conformes aux normes écologiques de plus en plus exigeantes.
Les appartements ou maisons anciens dont le DPE affiche des lettres F ou G sont souvent perçus comme moins attractifs, ce qui entraîne une baisse des prix. Certains acheteurs préfèrent investir dans des logements plus récents ou des biens nécessitant moins de travaux de rénovation pour améliorer leur efficacité énergétique.
3. Les rénovations énergétiques, un coût à prendre en compte
Lorsqu’un bien immobilier ancien est classé en DPE F ou G, cela peut signifier des investissements significatifs pour améliorer l’isolation, le système de chauffage, les fenêtres, etc. Ces coûts de rénovation, bien que potentiellement éligibles à des aides gouvernementales (comme MaPrimeRénov’), sont souvent perçus comme un frein pour les acheteurs, car ils peuvent facilement s’élever à plusieurs dizaines de milliers d’euros, ce qui réduit l’attrait d’un bien malgré son prix initial plus bas.
4. Les nouvelles régulations et le marché immobilier
Le marché immobilier évolue sous l’effet des nouvelles réglementations en matière de performance énergétique. À partir de 2025, la loi interdit la location de logements classés G, ce qui entraîne une pression supplémentaire sur les prix des biens concernés. Les propriétaires d’immeubles classés F et G doivent se préparer à réaliser des travaux de rénovation sous peine de se retrouver avec des biens difficilement commercialisables.
5. Tendance à l’amélioration de l’efficacité énergétique
Il est à noter qu’une prise de conscience grandissante des enjeux climatiques et des économies d’énergie pousse les acheteurs à être de plus en plus sélectifs quant à la performance énergétique des biens. Les acheteurs, notamment ceux sensibilisés à l’impact environnemental, peuvent préférer investir dans des logements bien classés, même si cela implique un prix d’achat initial plus élevé, mais qui assure une rentabilité sur le long terme grâce à des charges de chauffage réduites et une moindre empreinte carbone.
Conclusion
Le DPE influence de manière significative l’évolution des prix de l’immobilier ancien, notamment en raison de la pression réglementaire et de l’intérêt croissant pour les performances énergétiques. Les biens mal classés (F et G) voient leur attractivité baisser, entraînant une chute de leur prix de vente, alors que les biens bien classés bénéficient d’une valorisation, en raison des économies potentielles qu’ils offrent et de la conformité aux normes écologiques. Pour les acheteurs, la question de la performance énergétique devient donc un critère clé dans leurs décisions d’achat, avec des implications directes sur les prix et la rentabilité des investissements immobiliers.